François Hollande "pédagogue" ? Ce mot donne un rire nerveux aux Français...

 

Ce terme ("pédagogie") est martelé depuis hier par les médias  

 

« Il est dans la pédagogie », répètent les médias et les « spécialistes de la communication » invités sur les plateaux depuis hier soir. Ce leitmotiv donne un rire nerveux aux Français. Pour être « pédagogue », Hollande devrait être crédible et avoir quelque chose à dire. Ce n'est pas le cas : en politique intérieure il empile reniements et phrases creuses ; en politique internationale, il explique (en gros) que Fabius n'a pas été invité à Genève mais que c'est comme s'il l'avait été. Alors que Kerry, ayant pris les décisions avec Lavrov, n'a fait que passer ensuite à Paris saluer distraitement les vassaux... Il a d'ailleurs traité Cameron aussi bien que Hollande – alors que le second se posait en meilleur vassal que le premier. Mépris US envers le Français ; complicité  US avec le Britannique même défaillant : l'américanolâtrie sarkhollandienne relève du masochisme. [1]

On peut aussi gloser sur ce mot de « pédagogie ». Récurrent dans le vocabulaire politico-médiatique, il est apparu en 1986 dans la bouche des jeunes ministres libéraux du gouvernement Chirac : « la politique c'est com-mu-ni-quer », répétait Léotard. Ensuite est venu le mot « pédagogie » : si les Français désavouaient le gouvernement, c'est qu'il n'était pas assez «pédagogue » ! Autrement dit il y avait : a) des élèves, les Français bêtes et turbulents ; b) un corps enseignant : les politiques et les journalistes ; c) un savoir à enseigner. Mais quel était ce prétendu savoir ? d'où venait-il ? qu'est-ce qui le produisait ? On entrait dans la post-démocratie actuelle, où les choses sérieuses sont usinées loin du peuple. A charge pour les politiciens et les journalistes d'être « pédagogues », c'est-à-dire d'habiller de riante publicité les produits glauques des technocraties et du casino financier. 

On en est toujours là. Hollande n'est pas plus coupable sous cet angle que ses prédécesseurs ; juste un peu plus ridicule.

 

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[1] Les plus américanolâtre des politiciens français sont ceux qui n'arrivent pas à dire deux mots d'anglais : voir « Sarko l'Américain », que personne – sauf lui-même – n'avait jamais surnommé ainsi.